Pourquoi le vlogging est encore pire que la télé réalité

C’est la nouvelle mode.

Et comme beaucoup de nouvelles tendances, elle n’est pas forcément de bon goût.

 

Je veux parler des vlogs.

Vous savez, ce principe qui consiste à se filmer pour créer du contenu.

Mais pas de façon traditionnelle.

 

L’idée de départ (excellente, j’avoue) :

Publier du contenu chaque jour (rien ne vaut une fréquence de publication quotidienne pour rapidement fédérer une audience fidèle et s’affirmer comme une référence sur sa thématique).

Et y ajouter une bonne dose de divertissement au milieu des conseils et techniques qu’on donne à notre audience pour rendre le tout plus digeste.

 

Soit exactement la même chose en vidéo que les techniques d’emailing basées sur l’infotainment (mix entre information et divertissement) que je vous enseigne et conseille depuis un bail.

Ca, c’est sur le papier. Et c’est très bon.

 

Le problème, c’est que dans les faits, ce n’est pas du tout comme ça que ça se passe.

 

Comme vous sans doute, je me suis intéressé au phénomène.

J’ai suivi régulièrement de nombreux vlogs chaque jour, pendant des semaines.

Autant sur le marché U.S. qu’en France, et sur plusieurs thématiques.

Et j’ai été super déçu.

Pour ne pas dire dégoûté, pour certains blogueurs dont j’admirais le travail…avant.

 

Je n’assassine pas le format en tant que tel.

Comme je viens de le dire, l’idée de base est excellente.

 

Ce qui me fait penser que le vlogging risque de vous perdre y compris vos fans les plus fidèles, c’est ce qu’il oblige à faire.

Et le piège dans lequel tout le monte semble tomber.

 

Le truc, c’est que tout ceux qui se lancent dans cette façon de créer du contenu perdent toute authenticité.

(Ce qui est quand même le comble quand l’idée est de partager sa vie avec son audience !).

Parce que chaque jour, ils vont se filmer, du moment où ils se brossent les dents le matin à celui où ils vont aller vous montrer des endroits sympas qu’ils n’auraient pas visité si ils ne « vloguaient » pas.

 

Au lieu de partager des moments un peu improvisés, des éléments de leur personnalité, tout est manufacturé.

Leur question principale du jour n’est plus « quelle ressource hyper utile je vais pouvoir partager avec mon audience ? » mais « où est-ce que je vais bien pouvoir aller aujourd’hui pour faire rêver ceux qui me suivent ? ».

 

Et, forcément, c’est là que ça part en live.

Parce que l’obsession n’est plus sur ce qui apporte de la valeur aux gens qu’on souhaite aider.

Parce qu’on se met à mener une existence différente, juste pour la montrer en vidéo.

Et que ça se voit, vite.

Ca sonne faux.

 

Sans compter que montrer sa vie en vidéo, c’est marrant une fois de temps en temps.

Oui, on aime en connaître plus sur les personnes qu’on suit sur le web.

Oui, ça instaure de la confiance.

Oui, ça permet de tisser une relation.

 

Mais se taper chaque jour une vidéo de 10 minutes de quelqu’un qui fait des choses banales (et même le luxe, l’originalité ou un lifestyle de rêve deviennent vite lassants quand on en bouffe tous les jours !) pour en retirer 30 secondes de conseils utiles, avouez qu’il faut quand même être motivé !

 

Oui, des gens vont accrocher à ça. Exactement comme beaucoup adorent les émissions de télé réalité du style « loft ».

(Même si je reste persuadé que passés les premiers jours à être filmés 24h/24, on redevient plus vite soit-même que quand son nouveau job consiste à chercher des activités qui paraissent cool, à se filmer en train de les faire et à faire un joli montage vidéo le plus proche possible d’un clip musical ou d’une série d’action…)

 

Mais combien de prospects idéaux va-t’on attirer pour un joli format par à rapport à tous ceux qu’on va perdre à force de faire du contenu vide d’intérêt ?

Je vous laisse deviner l’étendue des dégâts.

 

Le plus gros souci n’est pas le format en tant que tel. Mais son utilisation abusive.

Comment peut-on se former, passer du temps à coacher, à travailler à aider nos clients à obtenir des résultats… et donc trouver des vrais conseils d’expérience à partager à notre audience… si on passe les 3 quarts de toutes nos journées à chercher où aller, à sortir sa caméra à tout bout de champ et à tout monter ?

Je pense que c’est pour ça principalement, sans parler du côté moins-authentique-tu-meurs, que très vite, les vidéos des serial vloggueurs deviennent aussi creuses et dénouées de valeur ajoutée.

 

Si vous faîtes des vidéos très régulièrement, si vous aimez faire de beaux montages pour rendre le rendu plus accrocheur, ne perdez pas ça de vue :

Une fois encore, le plus important c’est la qualité du contenu.

Puis d’être soi-même à 100%.

 

Le reste, ça vient seulement après.

En plus. Si il vous reste du temps.