Partager la publication "Le détachement. Ou comment prendre possession de son esprit après 10 minutes de lecture"
Ceci est un article invité de Serge Baccino, du blog Vivre Livres ! . Serge y traite des lois et des principes qui régissent le fonctionnement de l’esprit.
Les spiritualistes modernes ont une compréhension désastreuse de ce concept ésotérique qu’est le détachement.
Que signifie ce terme « détachement » ? Et de quoi donc devrions-nous nous détacher ?
Du bonheur ? Du plaisir ? De l’argent ? De tout ce qui rend la vie terrestre supportable une fois qu’on y est ?
Un bien qui nous ferait du mal ?
N’avez-vous pas la sournoise impression qu’on vous demande de vous « détacher » de tout ce qui est agréable et désirable ?
A moins qu’il ne nous faille vous détacher de tout ce qui provoque de la souffrance ? Tiens donc ! Et qu’est-ce qui provoque de la souffrance ?
L’attachement. Ben voyons !
On ne sait toujours pas ce qui nous « attache » et ce qui nous « détache », en fin de compte.
Qu’à cela ne tienne : il existe des gourous, des maîtres à penser et des institutions « sérieuses » à n’en plus pouvoir qui se chargeront certainement de nous faire savoir ce que nous devons faire.
L’idée de détachement provient évidemment du désir de faire cesser la souffrance.
Les Bouddhistes nous proposent de nous détacher du désir, qui selon eux est « à l’origine de la souffrance. »
Cela sans même réaliser qu’un tel but ne peut provenir lui-même que d’un ÉNORME DÉSIR : celui de de se détacher pour faire cesser la souffrance ! Gag !
Qui est responsable de notre souffrance ?
Partons de l’idée que ce désir de « détachement » provient en droite ligne du désir (on ne peut plus légitime et humain) de faire cesser la souffrance.
Il nous reste donc à définir cette souffrance, sa cause ainsi que la méthode qui permet de s’en libérer.
De quoi souffrons-nous, pourquoi souffrons-nous et comment ne plus souffrir, en clair.
A la première question « de quoi souffrons-nous ?« , la réponse est évidente :
De dépendance à autrui.
A la seconde question « Pourquoi souffrons-nous ?« , la réponse est toute aussi évidente :
Parce que nous pensons que nous dépendons des autres pour exister.
A la dernière question « Comment ne plus souffrir ?« , la réponse s’impose d’elle-même :
Il faut cesser de penser que nous dépendons des autres pour exister.
Une loi spirituelle affirme que « Tout est double et avance par paires d’opposés. » Merci de noter le fait que le contraire (ou l’opposé) de nos trois précédentes affirmations est tout aussi valable !
Nous devons aussi et absolument arrêtez de croire que les autres peuvent dépendre de nous !
Bien que la chose puisse paraître logique, il m’a semblé utile de le mentionner tout de même.
A partir de ce point, nous pouvons déjà proposer les grandes lignes d’une méthode capable de nous libérer de la souffrance morale.
Cette méthode doit être simple et facile à appliquer.
Elle doit également être logique et s’inspirer des lois spirituelles qui ont cet avantage de ne jamais varier et d’être reproductibles à volonté.
En effet, puisqu’une loi est invariable, chaque fois que nous y faisons appel, cela donne les mêmes effets et les mêmes résultats.
Ce qui, il nous faut bien l’avouer ici, est plutôt rassurant !
Construire sur de bonnes bases dès le départ
Pour commencer, nous pouvons poser les bases de travail et de réflexion suivantes :
La souffrance est un sentiment, pas une simple idée.
Puisqu’elle peut être ressentie, c’est qu’elle n’est pas illusoire.
Notre mental ne saurait prendre conscience d’une chose qui n’existe pas et ce, au moins pour nous !
Un sentiment provient toujours d’une pensée : la pensée est donc toujours à l’origine du sentiment de souffrance.
De plus, les lois spirituelles nous apprennent qu’à une même pensée sera toujours attaché le même sentiment de souffrance.
Par exemple, chaque fois que vous pensez à un ami décédé, vous ressentez des émotions identiques.
Chacune de nos pensées est donc relié à des sentiments bien précis et chaque fois que nous pensons la même chose ou de la même façon, nous ressentons la même chose ou de la même façon.
Personne ne désire souffrir volontairement
Il est clair que personne ne désire penser à ce qui le fait souffrir.
La souffrance provient donc de formes mentales « involontaires » (ou mécaniques.)
Autrement dit, il nous arrive de penser sans même le réaliser et sans réussir à tracer un lien direct entre ce que nous pensons et ce que nous ressentons alors.
Toutes les pensées sont faites d’esprit : la souffrance trouve donc sa cause première dans les mouvements de notre esprit.
Les initiés de l’Inde affirment que ce qui nous fait le plus souffrir n’est pas vraiment la pensée en elle-même mais plutôt le fait qu’elle varie sans cesse.
Ils nomment cela « les vritti« , c’est à dire et en français, les « modifications » de l’esprit.
On pourrait aussi bien dire que le fait de « sautiller » d’une pensée à une autre engendre une forme de déséquilibre mental qui nous prédispose au stress, à l’anxiété, etc.
Il a été démontré que les personnes capables de se concentrer correctement et assez longtemps sur ce qu’ils sont en train de faire, sont également celles qui sont les plus équilibrées, d’un point de vu psychologique.
L’esprit, un excellent serviteur mais un très mauvais maître !
L’esprit peut produire des pensées mais pas des sentiments : c’est donc en l’homme (et grâce à son système nerveux) que se manifeste la sensation de souffrance.
L’esprit peut produire toutes les pensées, sans distinction de formes ou de qualités : c’est donc au niveau de la conscience de l’homme que peut s’établir cette distinction (le discernement) entre les pensées qui produisent des sentiments agréables et celles qui ne donnent naissance qu’à des sentiments désagréables.
L’esprit ne veut ni ne désire quoi que ce soit.
Son rôle unique est de créer, de donner forme à toutes les idées possibles et imaginables.
C’est donc à l’homme qu’il appartient de choisir les créations mentales (pensées) qui lui sont le plus bénéfiques.
Cela, bien évidemment, en fonction de sa volonté et de ses désirs humains.
Des désirs qui sont nécessairement « légitimes » puisque ils proviennent de sa façon de penser et de sa manière de vivre.
Si la volonté et les désirs sont orientés vers un idéal de bonheur, la présence d’un sentiment de souffrance dans la conscience, trahit également la présence de formes mentales totalement contraires à cet idéal (croyances, superstitions.)
C’est à dire des idées, des croyances, des doutes qui sont comme autant de poisons pour le mental puisqu’ils ont le pouvoir de nier notre prétention au bonheur.
Notre conscience se résume à notre univers mental
L’homme ne peut être conscient que de ce qui se trouve dans son propre mental et qui est produit par l’esprit.
La souffrance est donc engendrée par des formes spirituelles qui se trouvent dans le mental de l’homme, et nulle part ailleurs.
C’est donc à l’homme et à lui seul, qu’il appartient de faire cesser toute forme de souffrance psychologique.
Les « autres » n’y sont pour rien, même si, bien souvent, ils jouent le rôle, bien involontaire d’ailleurs, de « Révélateurs » de cette souffrance.
L’énergie suit toujours l’attention mentale : en se concentrant sur les pensées qui produisent un sentiment de souffrance, on leur donne plus de force et de pouvoir encore. Il est donc de première importance d’apprendre à SE DETACHER immédiatement de toute pensée morbide, négative et, d’une manière générale, capable de produire un sentiment de souffrance.
L’Origine de la souffrance : Une question de concentration ?
L’origine de la souffrance provient donc de l’attention mentale, inconsidérément accordée à des idées négatives puis maintenue sur elles et qui contrarient l’idéal de bonheur.
Présenté autrement, si vous conservez la fâcheuse habitude de rester concentré sur une pensée négative et donc désagréable, non seulement vous lui donnez plus de force mais, de plus, vous perdez un peu de votre propre vitalité !
En effet, c’est votre vitalité qui vient « nourrir » vos processus mentaux !
Et c’est votre attention mentale qui « canalise » (dirige) cette même énergie vitale en direction de telle ou de telle autre pensée.
D’où l’intérêt de ne se concentrer que sur des pensées ou des idées agréables et saines !
Se détourner du mal pour donner la priorité au bien
Pour faire cesser la souffrance, il suffit donc de SE DÉTOURNER de toutes les pensées qui contrarient l’idéal de bonheur, puis de se concentrer fermement sur leur opposé direct.
Par exemple, l’inverse de la tristesse est la joie.
On nomme « Art de la polarisation mentale » la technique qui consiste à concentrer notre attention sur quelque chose de précis (pensée, idée, souvenir, image mentale, etc.)
En général, il s’agit d’une chose opposée à ce qui pourrait produire un sentiment désagréable.
Ainsi, on ne se concentre pas sur l’idée d’échouer mais sur l’idée de réussite évidente.
En polarisant notre attention mentale sur une idée à la fois joyeuse et positive, nous transformons complètement la fréquence vibratoire de notre mental et lui permettons de se repolariser, (de redevenir positif et donc puissant)
Ce qui lui permet ensuite d’attirer à lui des formes mentales semblables, correspondantes ou complémentaires, selon le cas et les besoins.
Quand le cinéma vient à notre secours !
Lorsque j’étais plus jeune, il me suffisait de visionner l’un quelconque des épisodes de « Laurel et Hardy » pour me bidonner comme un gros malade !
Il nous est facile de faire appel à tout média, support ou technique moderne pouvant favoriser la repolarisation mentale.
Visionner un bon film comique, aller voir un pote ou lire une blague marrante sur internet lorsqu’on n’a pas le moral, peut nous aider à le retrouver.
Se concentrer de nouveau sur l’aspect positif et heureux d’une chose, d’une condition, d’une personne ou d’un lieu, est LA SEULE MANIERE d’appliquer le détachement spirituel avec un maximum d’intelligence et… D’efficacité !
La formule du Détachement spirituel
Nous voici à présent en mesure de formuler correctement notre technique appelée « détachement« .
Bien que l’énoncé de la loi spirituelle qui va suivre a été largement revu et corrigé pour le rendre plus « buvable », j’ai pris malgré tout un vif plaisir à en conserver le rythme et le souffle uniques.
Voici donc l’énoncé de la Loi qui concerne le Détachement, sous une forme moderne, plus aérée et plus en rapport avec notre mentalité d’Occidentaux.
« Le détachement consiste à se désintéresser de toutes les pensées qui produisent un sentiment de souffrance, pour orienter fermement notre attention mentale sur toutes les pensées qui génèrent le plaisir. Le plaisir est le contraire de la souffrance, et la présence de l’un de ses deux sentiments, contrarie ou annule la présence de l’autre et réciproquement. »
Nous avons compris, désormais, que du choix de nous concentrer sur une idée négative et triste ou sur une idée positive et gaie, dépendra notre état d’esprit du moment et, bien évidemment, notre caractère ou notre manière de nous comporter en société.
Possédant la technique, il ne nous reste plus qu’à l’appliquer avec courage et conviction !
Il serait bon de créer un mécanisme, une habitude, qui nous permettra de virer immédiatement toute idée négative et morbide de notre mental puis de la remplacer sur le champ par une idée positive et vivante.
Jouer avec les couples d’opposés
En général, il suffit de prendre l’opposé de l’idée qui produit des sentiments ambarrassants ou morbides pour en annuler presque instantanément les effets !
C’est presque magique !
Retenez bien ceci : Notre mental ne peut pas se concentrer sur plus d’une chose à la fois.
Ainsi, tandis que notre attention se trouve polarisée (concentrée) sur l’idée de joie, il ne nous est pas possible de penser à la tristesse et donc, de la ressentir.
L’inverse est également vrai, bien évidemment.
Nous ressentons toujours ce que nous pensons !
Et nous ne pouvons pas penser une chose et en ressentir une autre.
En résumé, la connaissance des lois et des principes qui régissent le fonctionnement de l’esprit, peuvent grandement nous aider à améliorer notre quotidien et, si on s’en donne vraiment la peine, peut même transformer notre vie.
Si vous avez des questions ou des commentaires, je demeure à votre disposition, ici ou sur mon blog d’auteur.